La cortisone: Ennemie ou alliée?

Il n’est pas rare pour un professionnel de la santé d’être questionné au sujet de la cortisone : certains ne jurent que par ce traitement, d’autres en rapportent plutôt l’inefficacité. Qu’en est-il réellement?

D’abord, il faut savoir que la cortisone est un anti-inflammatoire : elle permet d’atténuer la douleur, la rougeur, la chaleur et l’enflure caractérisant l’inflammation et entraînant diverses limitations fonctionnelles telles qu’une perte de mobilité ou de force musculaire. La cortisone peut être prescrite sous forme de comprimés, mais son administration par injection apporte davantage de questionnements.

Les conditions inflammatoires orthopédiques pouvant bénéficier d’injections de cortisone sont variées. On retrouve entre autres, diverses conditions d’arthrite, les synovites, bursites, tendinites, fasciites, capsulites (surtout rencontrées à l’épaule, cette condition est alors appelée « épaule gelée ») et syndromes d’obstruction (le plus connu étant le syndrome du tunnel carpien).

Ensuite, si l’injection de cortisone s’avère efficace, il n’en demeure pas moins qu’il faille être vigilant, car elle peut être accompagnée d’effets indésirables. D’une part, l’injection elle-même peut provoquer de l’enflure, de la sensibilité et de la chaleur localement. L’application de glace les 2 jours suivants la procédure est recommandée. L’apparition d’atrophie ou de dépigmentation de la peau est possible aussi au niveau du site d’injection. Une rupture de tendon peut être évitée en prenant soin de ne pas injecter directement dans celui-ci. D’autres effets secondaires peuvent survenir, mais sont plus rares. On ne peut d’ailleurs exclure la possibilité d’une infection étant donné l’insertion d’une aiguille dans la peau. Certaines conditions médicales requièrent aussi davantage de précautions : il est primordial que le médecin possède toutes les informations pertinentes en regard de votre état de santé.

Il est important aussi de mentionner que des injections répétées peuvent accélérer la dégénérescence du cartilage et affaiblir les tendons et ligaments de l’articulation visée. Pour ces raisons, un maximum de 3 injections par année est recommandé.

Finalement, si la cortisone permet de diminuer les symptômes d’une condition inflammatoire, il n’en demeure pas moins que la cause de l’inflammation, elle, persiste malgré tout. Si celle-ci n’est ni trouvée, ni traitée, les risques de réapparition de la douleur et des autres symptômes sont élevés, d’autant plus que plusieurs pathologies sont le résultat d’une sur utilisation. Pour cette raison, de telles injections doivent toujours être considérées comme une thérapie complémentaire : elles doivent être employées conjointement à d’autres modalités de traitement, telle que la physiothérapie, afin de déterminer et traiter la cause du malaise pour éviter toute récidive.

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Emilie Reiss, Physiothérapeute