La vérité sur les douleurs lombaires

Les maux de dos lombaire sont la cause numéro 1 d’invalidité dans le monde, ils sont souvent associés à des traitements inefficaces, couteux et  qui peuvent même exacerber la condition.[1] Quelles sont les causes de ces maux et de leur mauvaise prise en charge? Plusieurs fausses croyances au sujet des douleurs lombaires sont à l’origine de douleurs persistantes, d’une utilisation exagérée de médicaments et d’un grand taux d’absentéisme au travail.[2]

Les fausses croyances sont très fréquentes chez les gens qui ont des maux de dos comme chez ceux qui n’en n’ont pas, et celles-ci sont renforcées par les médias, l’industrie et même par des thérapeutes bien intentionnés.

Voici quelques fausses croyances au sujet des douleurs lombaires.

  1. La douleur lombaire signifie qu’il y a un problème médical grave sous-jacent. – Les douleurs lombaires peuvent faire peur mais sont rarement sérieuses.avec les efforts, les exercices et conseils de votre thérapeute et de la patience, ces douleurs vont souvent disparaître.
  2. C’est normal d’avoir mal au bas du dos en vieillissant. – Même si cette croyance est très répandue, les études démontrent qu’elle est fausse et qu’une approche thérapeutique basée sur les données probantes peut aider peu importe l’âge. [3]
  3. Les douleurs lombaires chroniques sont toujours reliées à de l’usure des tissus. – Le bas du dos est fort, si vous avez eu une blessure, les tissus sont guérit après 3 mois environ. Si la douleur persiste après ce temps, c’est qu’il y a sûrement d’autres facteurs qui y contribuent, comme : l’inactivité physique,  de mauvaises habitudes de vie (tabagisme), une mauvaise alimentation, la fatigue due au manque de sommeil, le stress, et une mentalité pessimiste.
  4. Des tests d’imagerie (radiographie, IRM, scan) sont nécessaires pour trouver la cause du problème. – Dans la majorité des cas, les tests d’imageries ne changent rien à l’intervention thérapeutique. Des études sur des gens n’ayant aucune douleur lombaire, ont démontré que ceux-ci avaient de l’arthrose, des hernies et des pincements intervertébraux. La présence de dégénérescence discale était présente chez 37% des 20-30 ans et 85% des 60 ans et plus,  et ce, chez des gens ASYMPTOMATIQUES!![4] Il est donc normal de retrouver le même type de résultats chez les gens ayant de la douleur. Ces tests sont coûteux, et  cela peut prendre beaucoup de temps avant de les passer. Ces ressources de temps et d’argent pourraient être mieux utilisées pour être en « mode solution » afin de trouver et contrôler les causes du problème.
  5. La douleur ressentit lorsque l’on fait de l’exercice ou lors de certains mouvements signifie que l’on devrait arrêter ces exercices, la douleur étant un signe que l’on endommage le bas du dos. – Quand la douleur lombaire persiste, il est normal que la colonne et les muscles deviennent plus sensibles au toucher et aux mouvements. La douleur ressentit lors de certaines activités reflète l’HYPERSENSIBILITÉ de la zone et non qu’elle s’endommage. Il est normal de ressentir une certaine quantité de douleur quand on débute une activité ou un mouvement. Habituellement cette douleur va diminuer, si le niveau d’activation augmente PROGRESSIVEMENT. En fait, il est prouvé que l’exercice est l’une des meilleures façons de guérir les maux de dos. [3]
  6. Il est nécessaire d’avoir recours à une forte médication, à une/des infiltrations et même à la chirurgie pour venir à bout de problème lombaire. – Une infime proportion des gens souffrant de douleur lombaire ont besoin de ces interventions. En réalité, elles s’avèrent inefficaces à long terme et sont associées à des risques importants et  des effets secondaires  indésirables probables. [3] La clé est de trouver des interventions avec peu de risque où l’individu est en contrôle de ses symptômes.

Maintenant que nous avons démystifié ces fausses croyances, il est important de comprendre que les maux de dos et la plupart des douleurs sont influencés par beaucoup de facteurs.  De ceux-ci, nos habitudes de vie ont un impact énorme, et comme je l’enseigne à mes clients, la clé du succès réside dans 4 piliers : l’activité physique régulière, une alimentation saine, un bon niveau de sommeil et une vision positive de notre situation. Si ces quatre critères sont atteints, les chances de succès sont décuplées.

Si malgré tout la douleur lombaire persiste, il est alors temps de prendre un rendez-vous avec votre physiothérapeute, celui-ci pourra analyser votre situation et vous diriger plus spécifiquement.

Les physiothérapeutes chez Acti-Sport jouissent d’une expérience clinique riche avec une multitude de conditions, en ce temps de confinement, il est également possible de les rencontrer en téléréadaptation afin de commencer le printemps du bon pied.


[1] Foster NE, Anema JR, Cherkin D, et al. Prevention and treatment of low back pain: evidence, challenges, and promising directions. The Lancet 2018; 391:2368–83.

[2] Main CJ, Foster N, Buchbinder R. How important are back pain beliefs and expectations for satisfactory recovery from back pain? Best Pract Res Clin Rheumatol 2010;24:205–17.

[3] O’Sullivan PB, Caneiro JP, O’Sullivan K, Lin I, Bunzli S, Wernli K, O’Keeffe M, Back to basics: 10 facts every person should know about back pain. Br J Sports Med, Dec 2019.

[4]  Brinjikji et al. Systematic literature review of imaging features of spinal degeneration in asymptomatic populations. American Journal of Radioneurology, Avril 2015, 36 (4) 811-816.